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La p’tite Babeth qui monte

Le briefing politique essentiel du matin.
Par SARAH PAILLOU
Avec ANNE-CHARLOTTE DUSSEAULX
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RED STAR. Playbook a tenté de résister à la “hype” Karim Bouamrane, dont le nom circule depuis ce week-end comme potentiel entrant à Matignon. Mais puisque lui-même a jugé nécessaire de (re)préciser, hier à La Voix du Nord, qu’il soutenait bien la candidate du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, penchons-nous sur le cas du maire socialiste de Saint-Ouen.
Mis en lumière par les Jeux olympiques, en partie organisés sur sa commune de Seine-Saint-Denis, le quinquagénaire, communicant zélé (voyez comme il re-X chacun des commentaires laudateurs dont il fait l’objet), s’est retrouvé ces derniers mois à l’affiche de plusieurs canards étrangers (rien de moins que le New York Times, Die Welt). Cette semaine, Le Figaro, Le Parisien en viennent à l’envisager comme successeur de Gabriel Attal.
Calmos. Au point qu’il a dû, hier, fermer le ban auprès du quotidien nordiste : “Il n’y a pas de sujet. Je n’ai aucune ambition personnelle et l’Elysée ne m’a rien proposé.” Vérification faite par votre serviteure, Emmanuel Macron n’a effectivement jamais échangé avec le maire audonien (et ne prévoit pas de le faire à son retour, ce soir, à Paris). Venons-en plutôt à celles qui candidatent pour de vrai, nous sommes jeudi 22 août 2024. Bien le bonjour.
PLAN DE BORNAGE. C’est le genre d’annonce qui fait chauffer le cellulaire de Playbook, de celles qui font sortir les calculettes à nombre de voix et poids des fédérations locales, qui fleurent bon aussi les coups de billards à multiples bandes. Bref, tout ce qu’on adore. Sans plus de suspense : Elisabeth Borne est “candidate à la direction de Renaissance”. Elle le déclare dans le Parisien ce matin.
Si vous bronzez encore : le mouvement présidentiel va élire son (ou sa) secrétaire général(e) lors d’un congrès, réunissant les adhérents, qui doit se tenir au plus tard le 30 novembre, selon les statuts du parti. Comme on vous le contait hier, chacun s’attend à ce que Gabriel Attal tente sa chance. Sa prédécesseure à Matignon, elle, a occupé son été à sonder plusieurs patrons de fédé avant de se lancer officiellement.
Trois d’entre eux, et pas des moindres, ont topé, à en croire la liste dressée par Elisabeth Borne de ceux qui “partage[nt] la même vision” qu’elle. Les députés Aurore Bergé, Sylvain Maillard et Gérald Darmanin sont ainsi respectivement à la tête des bataillons des Yvelines, de Paris et du Nord, qui sont “parmi les plus grosses fédés”, nous a assuré dans la soirée un fin connaisseur du parti, sondé quelques minutes après la publication en ligne de l’interview-annonce.
Work in progress. Parmi les autres territoires qui pèsent lourd dans la cartographie de Renaissance : le Val-de-Marne et le Rhône, selon un soutien de l’élue du Calvados.
Précision technique. Le secrétaire général est désigné par le vote de personnalités bien précises, à savoir : celles et ceux qui siègent au bureau exécutif ; les présidents d’assemblées départementales (ou “PAD”, dit-on chez Renaissance, les patrons de fédé, en clair) ; les membres du bureau de “l’Assemblée des territoires” qui regroupe les élus locaux Renaissance ; et tout de même 150 personnes élues par les adhérents.
Borne in. D’après un interlocuteur régulier du chef de l’Etat — que son ancienne PM a pris soin de prévenir en amont, a-t-on vérifié une fois la nuit tombée —, cette candidature coche justement un certain nombre de critères cruciaux. Elle “s’inscrit dans une démarche collective, de fond et se distingue des logiques parlementaires”, pianotait-il depuis sa voiture en route pour Paris et remplie de sa progéniture hurlante.
Burn out. Version sans langue de bois, surtout sur le dernier point : la députée du Calvados n’est pas présidente de groupe. Contrairement à Attal, qui “a déjà beaucoup de travail : bâtir une coalition, assurer l’unité des parlementaires, distribuer les questions au gouvernement, veiller à la mobilisation pour les votes”, énumérait la même source, faussement inquiète pour le risque de surmenage qui guetterait le chef des députés EPR.
Les déçus de l’affaire. Bergé et Maillard sont sacrément remontés contre Attal, nous ont raconté plusieurs députés, notamment parce qu’ils n’ont pas obtenu les postes qu’ils souhaitaient à l’Assemblée nationale, et ce dès les scrutins internes au groupe (on vous en parlait ici). Quant à Darmanin, il avait tenté début juillet, déjà avec la complicité de Borne, et le soutien de l’Elysée, d’empêcher le Premier ministre démissionnaire de s’installer à la présidence d’Ensemble pour la République.
De là à y voir un front anti-Attal, il n’y a qu’un pas que le pro-Borne susmentionné franchissait hier allègrement via messagerie cryptée : le toujours PM “sera le facteur de division s’il veut y aller”. “Et il faudra qu’il explique que le groupe, c’était pas vraiment son objectif et que c’est pas un job à temps plein”, écrivait encore notre homme. Voilà pourquoi “il fallait que Borne se déclare tôt”.
Comprendre : pour couper l’herbe sous le pied de son adversaire non officiel.
Queen B. La désormais candidate cherche à se présenter en rassembleuse. D’où l’attention portée à citer aussi dans son interview, parmi ses soutiens, des figures de l’aile gauche de la Macronie, comme les anciens ministres Clément Beaune (qui en remettra sûrement une couche ce matin, à 7h40 sur TF1) et Agnès Pannier-Runacher.
Sans réaction. Votre serviteure cherche encore, en revanche, une mention de Stéphane Séjourné, qui, aux dernières nouvelles, est encore à la tête de Renaissance. Malgré tous les efforts du bigophone de Playbook auprès de trois conseillers du secrétaire général, aucun n’a souhaité réagir à la candidature de l’ancienne préfète. Même silence radio au sein de l’équipe de Gabriel Attal.
Summer body. Un député “pro-Gabriel”, comme il s’est lui-même dépeint, à qui votre infolettre apprenait la nouvelle hier, tenait toutefois à le rappeler : “Je ne sais pas répondre sur ce que Borne représente dans l’écosystème militant, par contre, Attal est quand même très très très populaire…” Et de sembler réduire la tentative de l’ex-PM à une volonté de peser : “Pour les présidences de parti, c’est un grand classique : il y a des candidatures pour exister politiquement, pour se positionner.”
TOUTE PREMIÈRE FOIS. Une autre femme cherchera à exister ce soir, comme elle l’a tenté ces dernières semaines. Lucie Castets se livre à 18 heures à un exercice inédit pour elle : un meeting. Il aura pour cadre les journées d’été des Ecologistes qui démarrent officiellement aujourd’hui à Tours. L’occasion pour la candidate à Matignon du Nouveau Front populaire d’enfin parler… écologie. Playbook a évidemment jeté un sac à dos Quechua sur son épaule et sauté dans un train dès hier soir.
Feu vert. Castets n’a jusqu’alors jamais vraiment lâché une palabre environnementale (reconnaissons qu’elle n’a jamais été interrogée non plus sur le sujet au fil de ses nombreuses interviews estivales). Devant les yourtes et autres tipis futuristes, la haute fonctionnaire parlera “des incendies et feux de forêt, de la rénovation thermique et du réchauffement climatique”, a listé hier son entourage au téléphone de mon collègue Arthur Nazaret.
Loin d’une vision d’ensemble, donc. Il faut dire qu’elle n’aura qu’une dizaine de minutes. Et partagera la scène avec la cheffe du parti, Marine Tondelier, et une quinzaine d’autres représentants du NFP, syndicalistes et associatifs, à en croire le programme des JDE — dans lequel, noteront les esprits mesquins, Castets est seulement présentée comme “économiste”, noyée entre un cadre de la CGT et Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon.
Sobriété. La “bifurcation écologique” figure bien parmi les priorités de sa lettre aux parlementaires, envoyée mi-août. Et si un groupe de travail planche sur la transition écologique, difficile pour l’heure de connaître le nom des participants, ou le fruit de leurs réflexions.
Wait and see. Beaux joueurs, les écolos interrogés par Arthur semblent lui laisser, pour l’heure, le bénéfice du doute. Pour lire leurs commentaires, foncez vers notre newsletter Energie & Climat.
L’AUTRE RENTRÉE. À plus de 500 kilomètres de là, les Insoumis dégainent aussi leurs cahiers vierges et stylos neufs : Jean-Luc Mélenchon délivre cet après-midi à Châteauneuf-sur-Isère la leçon de rentrée, sur la créolisation. Mais la prise de parole du lider maximo que vous devrez suivre, c’est plutôt celle de demain à 17h30, lors d’un “moment politique”.
Rentre-dedans. Il continuera probablement de marteler sa ligne, résumée d’un slogan des jeunes Insoumis repris par JLM sur son compte X : “Lucie Castets à Matignon, sinon Macron destitution !” Au risque précisément d’affaiblir la candidate du NFP, comme l’analyse ce matin L’Opinion. Et de crisper un peu plus les alliés de gauche, surtout socialistes, qui n’en finissent plus de débattre par médias interposés (ici, par là, encore là) du positionnement à adopter vis-à-vis des mélenchonistes — on vous en parlait nous-mêmes hier et avant-hier.
Rouge dans le vert. Ne les cherchez pas dans la Drôme : les députés frondeurs-purgés-insurgés — en fonction de qui en parle — seront, eux, du rendez-vous tourangeau, puisqu’ils ont rejoint le groupe Ecologiste à l’Assemblée. Alexis Corbière, François Ruffin, Hendrik Davi et Clémentine Autain participeront tous à un atelier chacun ; même Raquel Garrido, qui n’a pas été réélue. Vous pourrez aussi croiser les communistes Léon Deffontaines et Pierre Ouzoulias, les socialistes Emma Rafowicz et Christine Pirès Beaune, l’Insoumise Aurélie Trouvé.
DÉJÀ VU. C’est avec quelques souvenirs de la pandémie de Covid-19 en tête que la question se pose : l’Europe doit-elle s’inquiéter de la flambée des cas de Mpox en Afrique ? Tel était l’ordre du jour d’une réunion entre des représentants des gouvernements des pays membres de l’UE, la Commission et l’Agence européenne du médicament lundi. Pour l’instant, l’Union européenne n’a pas décidé de rendre la vaccination obligatoire. 
Apprendre de ses erreurs. Mais une question en chasse une autre : combien de doses de vaccin envoyer en Afrique ? Alors que les 27 avaient été jugés avares pendant l’épidémie de Covid-19,  le ministre espagnol de la Santé Javier Padilla a mis en garde : “On ne peut pas répéter l’erreur.” La Commission européenne a promis d’expédier plus de 215 000 doses. Samuel-Roger Kamba, le ministre de la Santé de la République démocratique du Congo, considère que son pays, épicentre de l’épidémie, a besoin de 3,5 millions de doses. Mes collègues bruxellois vous racontent par ici (en anglais) les divergences qui traversent (ô surprise) les Etats membres.
WALZ A MIS LE TEMPS. De ses cours de géographie dans une école publique de Mankato (Minnesota) à la scène de la convention démocrate cette nuit, l’ascension de Tim Walz n’a rien eu d’une évidence. Le gouverneur minnésotain, acceptant officiellement d’être colistier de Kamala Harris pour la Maison blanche, a joué hier de ses anciennes vies. Celle d’entraîneur de football américain surtout, appelant à avancer “un centimètre après l’autre”. “On aura le temps de dormir quand on sera mort”, a-t-il ajouté, dans un discours qui, bien que le plus important de sa carrière, fut très bref.
Séquence émotion. Il a aussi touché son auditoire en évoquant le long parcours qu’ils ont emprunté avec sa femme pour avoir leur fille, Hope, malgré des problèmes d’infertilité. Son fils, en larmes, s’est alors levé en scandant “ça, c’est mon père”.
Le tacle du jour contre Donald Trump est venu, un peu plus tôt dans la soirée, de Bill Clinton. L’ancien président a souligné avoir fêté ses 78 ans il y a deux jours. “Je suis quand même plus jeune que Donald Trump”, s’est-il vanté devant un public amusé.
Sans faille. L’effet Harris se ressent dans les sondages. Mes collègues américains ont décortiqué ici les courbes dans les moindres détails pour constater une poussée particulièrement nette chez les jeunes, mais aussi chez les indépendants.
Avec la maille. L’autre conséquence du changement de candidat démocrate porte sur un point central : l’argent. Même si Donald Trump a économisé ses sous en début d’année face à un Joe Biden en difficulté malgré ses fortes dépenses, la candidate démocrate présente aujourd’hui, grâce à un regain de levées de fonds, des caisses bien plus remplies (220 millions de dollars) que son adversaire républicain (151 millions de dollars). Un avantage certain dans la dernière ligne droite de la campagne. Plus de chiffres et de détails à retrouver ici.
Sébastien Lecornu préside une cérémonie d’honneurs funèbres militaires au capitaine Sébastien Mabire et au lieutenant Matthis Laurens, à la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, à partir de 11h30. 
LFI : première journée des AMFIS à Châteauneuf-sur-Isère.
Les Ecologistes : première journée des JDE à Tours. Meeting avec, entre autres, Lucie Castets, Marine Tondelier, Léon Deffontaines, Aurélie Trouvé et Laurent Baumel.
7h10. RMC : Xavier Bonnefont, maire d’Angoulême.
7h40. TF1 : Clément Beaune, ancien ministre et ancien député Renaissance … RMC : Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité pour l’APF France Handicap.   
7h45. Franceinfo : non communiqué.
7h50. France Inter : Matthieu Ducos, directeur du festival Rock en Seine. 
8h10. Europe 1/CNEWS : Lisa Kamen-Hirsig, essayiste et enseignante. 
8h15. France 2 : François Salachas, neurologue et membre du collectif inter-hôpitaux … Radio Classique : Vincent Lemire, historien, co-auteur de Histoire de Jérusalem en BD … RMC : Yves Carra, porte-parole de Mobilité Club France.
8h20. France Inter : Aurore Bergé, ministre déléguée démissionnaire chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et députée EPR des Yvelines … RFI : Arnaud le Pillouer, professeur de droit public à l’Université Paris Nanterre … LCI : Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale.   
8h30. Franceinfo : Philippe Ballard, porte-parole du Rassemblement national. 
8h40. RMC : Sandrine Rousseau, députée Les Ecologistes de Paris.
9h00. Sud Radio : Fadila Khattabi, ministre démissionnaire chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées et Anthony Martins Misse, judoka paralympique.
AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Les laitages européens dans la ligne de mire de Pékin … Désarroi, conseils et recherche d’emploi : plongée dans la boucle des ex-députés Ensemble … A Paris, la zone à trafic limité passe la seconde. C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
DANS LE JORF. Céline Bentz, conseillère chargée des élus locaux et des discours, auprès de Dominique Faure, quitte ses fonctions.
MÉTÉO. Il fait tout aussi beau à Tours pour les journées d’été des Ecologistes qu’à Châteauneuf-sur-Isère pour les AMFIS. Pas de jaloux. 
ANNIVERSAIRES : Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat démissionnaire chargée des Anciens combattants et de la Mémoire … Grégory Doucet, maire Les Ecologistes de Lyon … Pascal Canfin, eurodéputé Renew … Mathieu Hanotin, maire PS de Saint-Denis … Caroline Colombier, députée RN de Charente … Moerani Frébault, député EPR de la Polynésie française. 
PLAYLIST. RENCONTRE, de Disiz et Damso.
Un grand merci à : Arthur Nazaret, nos éditeurs Matthieu Verrier et  Pauline de Saint Remy,Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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